You are an Ironman

Après 7 mois de préparation, et de discussion autour de cet événement, voilà le grand jour. La semaine précédent le jour J a été calme et peu intensive. De sorte à faire du jus. Le dossard en mains dorénavant, et le vélo laissé au parc, dimanche sera un grand jour.

SWIM: 


Un réveil à 4H30, et un bon petit déjeuner. La journée sera longue alors il faut prendre des forces. Je prendrai le même petit déjeuner que celui des ces derniers mois. Pas le moment de changer ses habitudes. La nuit a été courte, le sommeil peu profond, mais je ne suis pas fatigué et peu stressé.

Arrivé au parc à vélo quelques heures plus tôt, je rejoins les 2100 triathlètes où chacun prépare sa course. Comme beaucoup, j’avais dégonflé mes pneus la veille, il me faut donc les gonfler ce matin, checker le vélo et enfiler la combinaison.

Un petit échauffement en mer (quelques coups de bras) pour régler mes lunettes et m’assurer qu’elles sont étanches. Réglage effectué, je n’y touche plus, et file au SAS 1h20.

Une marseillaise, en hommage aux victimes de l’attentat émouvante, qui me mettra la larme à l’oeil, et c’est parti pour une journée de sport.

Je me lance à l’eau, les jambes sont au repos et ne me sers que des bras pour avancer. Je suis bien, très bien. Nous partons au large à 1km des côtes dans un bleu océan superbe. Je glisse et ai de très bonnes sensations. Résultat, une sortie en 1H17.

Transition 1: Dès la sortie de l’eau, les bénévoles sont là pour nous aider à nous lever. Je file à la douche me rincer le visage et le torse puis dans la zone de transition enfiler ma tenue de vélo. Un sandwich en pied du vélo, et c’est parti…

BIKE:

En selle, nous traversons la promenade des anglais sur un petit rythme. Se mettre sur les prolongateurs est interdit sur ce tronçon. Ce qui me permettra de bien m’hydrater et chasser ce goût de sel en bouche. Le parcours m’était familié et aurai dû envoyer mais cela n’a pas été le cas. La cause à des maux de ventre comme à mon habitude en sortie de nat. Alors, je reste dans le dur et roule en pensant au marathon qui suivra.

Sur le parcours, nous traversons de nombreux villages en fête pour l’occasion. Ce qui est très stimulant et m’a permis de me dire, que ce que nous sommes entrain de faire, est grand. Nous monterons à Gourdon, le col de l’Ecre et le col de Vence pour ensuite redescendre sur Nice. Les paysages sont magnifiques, la chaleur est bien présente. Alors, on s’hydrate toutes les 10 minutes (alarme enclenchée). M’alimenter m’était difficile (pas d’appétit et maux de ventre).

Sur le retour, j’ai trouvé les derniers km assez long. Entre impatience de retrouver la famille sur la promenade et envie de se lancer sur le marathon.

Transition 2: Cette transition a été plus rapide que la première. Je change de chaussures, mets ma visière et un peu de crème solaire puis c’est parti pour 42,1km à 15h en pleine promenade des anglais sous 35°C ….. sans ombre. 

RUN:

Sur les 1er km, j’essaye de partir avec une allure plus rapide que celle que je devrais mener tout au long du marathon. Mon objectif est de maintenir une allure m’amenant à la ligne d’arrivée sous les 4H. Mais, dès ces premiers kilomètres, je sais qu’il me sera très difficile de mener une telle allure. Je suis déjà dans le dur. Il fait trop chaud. Vraiment trop chaud.

Alors, changement d’objectif, on vise le finisher et puis c’est tout. A chaque ravitaillement, sa routine: 1 verre d’eau et 3 verres d’eau ou jet sur la nuque et la tête pour me rafraîchir. Pas de douche pour ne pas me mouiller les pieds et avoir des ampoules.

Sur ce marathon, je ne comptais plus les tours de promenade mais les ravitos pour me dire là tu pourras marcher le temps de boire. Interdiction de m’arrêter entre 2 ravitos. Je suis dans le dur, si je craque, je ne repartirai plus en courant. Et l’idée derrière est de faire un chrono correct quand même.

Après 1 tour, je reçois un chouchou rouge. Allez encore 2 autres à aller chercher et le dernier tour sera mentalement différent. Même routine sur les 2 autres tours, je bois et essaye de manger un peu mais impossible encore. Les maux ne sont plus là mais je n’ai pas l’appétit. Je me sens faible. Normal en même temps…. j’en suis à 12h d’effort !!!

Je prends donc quelques oranges..Chouchou bleu puis jaune. Le 3ème tour (de 20 à 30km) m’aura été le plus long et dur. Puis, dès que je reçois mon chouchou jaune, je sais que c’est le dernier tour. Qu’au bout de cette ligne boucle, je serai Finisher Ironman.

Psychologiquement, je ne suis plus le même. Et me sens mieux. J’ai l’impression d’avancer un peu plus vite. Simple illusion après avoir regardé les stats. Mais le moral est revenu. Et, je savoure ce dernier tour. Tout en gardant ma même routine pour me rafraîchir et hydrater.

Voir les collègues tomber un à un sur cette promenade rappelle l’exigence de cette course. Alors, pas de risque inutile.

Les bénévoles nous disent au revoir. L’un m’a dit à l’année prochaine. Et machinalement, j’ai répondu oui. Puis, me suis vite corrigé en disant « euh !! pas sure ». Nous en rigolons et je repars pour ces derniers kilomètres.

J’entends au loin le DJ crié le nom de la personne venant d’arriver. J’y suis presque. Je retrouve la famille dans les derniers 100 mètres banderole à la main. Une accolade et je repars. On l’a fait.

Me voilà sur la moquette Ironman, dans la finish line. Les tribunes sont remplies. Je demande aux supporters de faire du bruit en levant les bras.

Je ferme les yeux et je savoure ces secondes…. je suis IRONMAN

BILAN:

Une aventure qui prend fin après 13h13 d’effort et un ascenseur émotionnel intense. On passe de la souffrance à la joie en quelques secondes, de l’épuisement à une énergie retrouvée lorsque l’on voit ses proches nous soutenir, une envie de tout arrêter le soir même et l’envie de se réinscrire le lendemain.

Cette aventure est tout simplement magique et j’en ressors différent.

Ne rien lâcher, croire en soi et être bien entouré sont les maîtres mots de cette belle aventure.

RIEN N’EST IMPOSSIBLE !!! Vraiment.

Il y a 20 mois, j’achetais un vélo de route pour me lancer dans le triathlon, et apprenais à nager le crawl. Aujourd’hui je nage 3,8km, roule 180km et cours 42,1km sans m’arrêter.

En terminant cette page, je pense fort à l’association « petits princes » pour qui j’ai couru cet Ironman. Et remercie chacun d’entre vous à votre solidarité.

Aujourd’hui, 1 000€ ont été collectés et permettront à un enfant de vivre son rêve.

Une fois de plus, rien n’est impossible !!!

4 commentaires sur « You are an Ironman »

  1. Slt
    Super tu as fini aussi, je pensais te voir à Nice pendant l’Ironman mais non ca a été très speed le week-end de la course. J’ai fini aussi sous cette chaleur de fou car fallait être CRAZY pour faire cette Ironman…..

    Bonne Récup a toi…..et peut être sur un autre Ironman ou Half…..

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    1. Oui dommage de ne s’être pas vu. Aujourd’hui, recup. Quelques run et sortie vélo mais je suis vraiment à la cool. Je profite. Et toi? Tout s’est passé comme tu le souhaitait ?
      N’hésite pas à me communiquer les tri que tu vas faire. 😉

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      1. Pour moi Idem, J’ai repris après 8jrs sans rien post Ironman….quelques CAP une nat et trois vélo cool aussi….
        Tout ne s’est pas passé comme je le voulais mais j’ai fini c est le principal vu le nombre d ‘abandon….
        je regarde plus des half pour 2018…. (Luxemboug, Belgique, et un en france) j’aimerai un en Mai puis un en juin et finir par Juillet comme ca vacances en Aout , A Voir….

        A+

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  2. Bravo pour cet énorme exploit, tu me fais rêver 😀
    Et bravo surtout car ayant déjà passé des vacances à Nice, j’ai trouvé la chaleur étouffante sur la promenade des anglais en plein après-midi.
    Maintenant avec du récul, tu penses en refaire un ?
    Mon envie d’en faire un grandit de jour en jour et j’ai enfin envoyé ma demande d’inscription pour rejoindre un club de triathlon 😀

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